Débarquement en Provence - Aout 1944

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En ce jour anniversaire du décès de mon pèrecommando 2

Marcel CHANOT ( 8 juillet 1977) j'avais envie de

mettre en valeur ce qui restera son implication

principale dans l'histoire du monde, sa participation

en tant que volontaire à la libération de la France

et son parcours militaire et héroïque durant le

débarquement en Provence d'aout 44.

 

 

 

Le débarquement en Provence est une opération militaire menée pendant la Seconde Guerre mondiale (nom de code Anvil Dragoon) à partir du 15 août 1944 par les troupes Alliées dans le sud-est de la France (entre Toulon et Cannes).

À l'origine appelée Anvil (enclume en anglais), le nom a été changé en Dragoon par Winston Churchill car il était contre ce débarquement (il déclara y avoir été contraint dragooned) préférant une percée des troupes déployées sur le front d'Italie vers les Balkans afin de prendre en tenaille l'armée allemande en Europe centrale et d'arriver à Berlin avant les Soviétiques. Il s'oppose notamment à De Gaulle, qui menace de retirer les divisions françaises du front italien. Les objectifs étaient de libérer Toulon, Marseille puis de remonter le Rhône jusqu'à effectuer la jonction avec les forces de l'opération Overlord débarquées en Normandie.

L'opération Dragoon incluait un atterrissage de planeurs (opération Dove) et un faux débarquement dans le nord de l'Italie (opération Span).

La défense allemande composée de la XIXe armée (essentiellement des troupes étrangères) est dégarnie, notamment de la XIe Panzerdivision, suite à l’envoi de renforts vers le front de Normandie. Ensuite Hitler opère un repli pour éviter l'encerclement mais ordonne la destruction des ports de Toulon et Marseille et de garder ces deux villes.

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La 3e division d'infanterie américaine débarque à Cavalaire le 15 août 1944.

L'assaut naval eut lieu sur les côtes varoises entre Toulon et Cannes plus précisément de Cavalaire à Saint-Raphaël. 880 navires anglo-américains, 34 français et 1 370 navires pour le débarquement.

Durant la nuit du 14 août, les commandos français sont débarqués sur les flancs du futur débarquement :

  • Au nord Force Rosie (groupe naval d'assaut français, capitaine de frégate Seriot) débarque à Miramar pour couper la route aux renforts allemands venant de l’est.
  • Au sud, Force Romeo, un groupe français des commandos d'Afrique du lieutenant colonel Bouvet, débarque au Lavandou pour réduire les défenses allemandes du Cap Nègre.

Anvildragoon

La Force Sitka constituée de la 1st Special Service Force et commandée par le Colonel Edwin E. Walker se charge la même nuit de détruire les batteries des îles côtières de Port-Cros et du Levant situées devant Hyères.

Trois divisions américaines ont formé la Force Kodak du Général Lucian Truscott. Les troupes d'assaut du 6e Corps Américain sont elles-mêmes divisées en trois forces :

L'objectif était de débarquer et de constituer une ligne de front de 25 km de profondeur (appelé Blue Line). Puis, d’avancer vers la vallée du Rhône et prendre contact avec le 2e corps français.

 

chanot marcel services 0001Mon père Marcel Chanot appartient au commando d'Afrique du Lieutenant Colonel Bouvet

 

Voici le récit détaillé des opérations de ce commando pendant le débarquement

 

Le 15 août à minuit, les ombres du lieutenant-colonel Bouvet et de  ses commandos français d'Afrique glissent dans la nuit. Après  l'escalade de la falaise du Cap Nègre au Lavandou dans le Var, la  première batterie d'artillerie est arrachée aux Allemands.

Le 1er Groupe de Commandos d'Afrique a été constitué le 26 juillet

1943  à partir d'un noyau du Corps Franc d'Afrique. C'est la Commandant  BOUVET qui en fut le chef. Le recrutement se fit parmi les  volontaires de tous âges et origines nationales ou confessionnelles.

 

  bouvet

Les sept cents volontaires du Lieutenant - Colonel BOUVET avaient été durement entraînés en ITALIE à AGROPOLI , et leur chef , pour les avoir si souvent vus sur la " MOSAÏC " , un plan ( en

caoutchouc mousse ) à grande échelle et à amplification des

 altitudes , qui reproduisait en relief le littoral chanot marcel services 0002Français entre

le LAVANDOU et CANNES , " tous les détails du sol s'y trouvaient " , connaissaient jusqu' au moindre détail de la zone où ils allaient être engagés .

 

 

 

 

 

                                                       colonel Bouvet

 

 

Un des objectifs primordiaux du Commandos d' AFRIQUE , était le Cap

Nègre , dominant le rivage de sa centaine de mètres de haut . L'

énorme masse du Cap Nègre , entre LE RAYOL - CANADEL et CAVALIERE

est un obstacle naturel pratiquement infranchissable .

 

 

 

  fort cap negre2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C' était l' objectif à conquérir de nuit par le Commandos d' AFRIQUE du

Lieutenant - Colonel BOUVET , et que surmontait une batterie

 

 

ln440010xd6Le samedi 12 Août , les hommes avaient embarqué pour PROPRIANO à

bord de trois navires Canadiens , gardés au secret jusqu' au 14

Août avant d' appareiller pour les Côtes Varoises . Ils avaient

alors été informés sur leurs objectifs :

- la destruction de la batterie de 155mm du Cap Nègre ,

- prendre le mont " BISCARE " ,

- l' occupation du village de LA MÔLE ,

- le contrôle de la Route Nationale 98 , entre BORMES - LES -

MIMOSAS et COGOLIN .

- la maîtrise de la route du littoral ( Départementale 554 )

conduisant à CAVALAIRE où aurait lieu le débarquement de la 1ère  Armée Française .

 

 

 

060954137285ql1Juste avant la tombée de la nuit , à bord des bâtiments des Forces " STIKA " et " ROMEO " , dont les trois mille hommes se préparaient  à opérer des ravages dans les défenses Allemandes des îles d' HYERES et de la côte , entre les baies du LAVANDOU et de CAVALAIRE . Il était un peu moins de 18  H , lorsque le central  radio du cargo " PRINCE - DAVID " aux ordres du Capitaine T- D . KELLY de la Marine Canadienne - capta un " naval - message " codé , émis par le croiseur " AUGUSTA " , navire de commandement de Lyal

DAVIDSON . Quelques instants après , quatre lignes dactylographiées  en clair ( décodées ) , dansaient devant les yeux du Lieutenant - Colonel BOUVET qui demanda immédiatement au Capitaine KELLY la diffusion du message aux trois bâtiments des Commandos d' AFRIQUE ( PRINCESS - BEATRIX , PRINCE - DAVID , le PRINCE - ALBERT ) .

 

MESSAGE :

les trois canons de 155mm de la Kriegsmarine , pouvaient

compromettre sérieusement la réussite du débarquement sur le flanc

Ouest de l' Opération " DRAGOON " .

 

- " Le Contre - Amiral DAVIDSON , les Officiers et les équipages

des Marines Alliées saluent le Colonel BOUVET et son Groupe de

Commandos qui vont avoir l' honneur de mettre les premiers le pied

sur le sol de leur Patrie pour la Libérer . Que DIEU vous protège

et vous garde ... "

Le 15 Août 1944 : 00 H 30 ( du matin ) , heure H moins 07 H 30 .

- 1ère Mission du jour J :

L' enseigne de Vaisseau de la Marine Américaine , nommé JOHNSON et

l' Officier Français des Commandos d' AFRIQUE , le Commandant

Marcel RIGAUD , ces deux hommes s' apprêtaient à exécuter la b15sp2

première mission historique du jour J . Pour le Commandant RIGAUD ,

en effet , l' heure H devait sonner dans moins d' une demi -

heure , le 15 Août , cinq minutes après minuit .

Le Commandant RIGAUD et l' enseigne de Vaisseau JOHNSON n' étaient

armés , en tout et pour tout , que de leur " colt 45 " et de leur

mitraillette " Thomson " . En fait , leur tâche n' était pas d'

engager le combat , et d' une certaine façon , il leur faudrait

tout faire pour l' éviter . Leur mission était simple : ils

devaient accoster dans la petite baie du RAYOL , sur la droite en venant par la mer du redoutable Cap Nègre , sans éveiller l'

attention des guetteurs Allemands . Ils devaient par une série de signaux lumineux , baliser ainsi la zone d' assaut pour les deux patrouilles d' avant - garde : les vingt hommes de L' Adjudant Noël TEXIER et du Sergent - Chef Georges DU BELLOCQ .

 

Puis une heure plus tard , ils devaient guider le débarquement

principal , du Lieutenant - Colonel Georges Régis BOUVET et de ses six cents Commandos , chargés de couper les renforts Allemands sur

la Route Départementale 554 allant du LAVANDOU à CAVALAIRE avant le lever du jour .

L' enseigne de Vaisseau JOHNSON et le Commandant RIGAUD étaient rigaud

allongés au fond de leur " surf - boat " ( embarcation étroite et

légère en caoutchouc équipée d' un moteur électrique de deux

chevaux , conçue pour franchir le ressac ) lequel filait seul vers

la plage du RAYOL . Ils scrutaient devant eux la ligne sombre de la

terre se rapprochant rapidement . C' est alors que le Commandant

RIGAUD se rendit compte qu' ils avaient été les victimes d' une

épouvantable erreur de direction . La plage qui s' étendait devant

eux n' était pas celle du RAYOL .

Après une demi - heure de navigation et 3 kilomètres de navigation

vers l' Est , ils abordèrent enfin une petite crique en forme d'

amphithéâtre : la plage du RAYOL .

Le Commandant RIGAUD , se demandait à mesure que les minutes

passaient si les deux patrouilles d'avant - garde et derrière elles

le gros de l' effectif , n' avaient pas été victimes de la même et

" désastreuse " erreur de cap .

 

 

                                                                                           Cdt Rigaud

 

 

 

 

 

Le Commandant RIGAUD ne s' était pas trompé , 415ce08bda16d440a27c8964cbdbcc84

en redoutant pour les

convois successifs qu' il devait guider vers le rivage , la même

erreur de navigation commise par les Marins Canadiens . Il ne

pouvait pas se douter que de simples rochers à l' entrée de la

plage , affleurant de la mer , allaient bouleverser de fond en

comble , tous les plans minutieusement mis au point depuis un

mois . Aucun des bateaux des Commandos ne devait accoster au bon

endroit . Les embarcations allaient aborder la terre parfois avec

d' importants intervalles de temps , de grossières erreurs d'

estimation , et elles allaient se trouver régulièrement déportées à

l' Ouest des endroits prévus pour leur débarquement .

Les deux patrouilles d' avant - garde , composées chacune de neuf

hommes et d' un sous - officier ( Adjudant - Chef -TEXIER et le

Sergent - Chef DU BELLOCQ ) puis l' essentiel du 1er Commando ,

sous les ordres du Capitaine DUCOURNAU ( 70 hommes répartis sur 2 bateaux ) , victimes eux aussi de la même erreur de navigation , se

retrouvèrent ( pour le premier bateau seulement , après correction

de son cap ) , finalement au pied de leur objectif : le Cap -

Nègre .

Pendant que l' Adjudant - Chef Noël TEXIER , et ses hommes ,

escaladaient la paroi rocheuse par sa face Est , chacun de ses pas

le rapprochant de la mort qui le guettait sur le chemin de ronde ,

la seconde patrouille , conduite par le Sergent - Chef DU BELLOCQ ,

parvenait non sans peine à la route .

2e396xxLe Capitaine DUCOURNAU parvenait au pied de la falaise , dont la

masse obscure n' était pas sans évoquer celle d' un château fort du

Moyen - Age . Parti avec soixante - dix hommes , il avait en cours

de route , perdu le contact avec près de la moitié d' entre eux

( lors de la correction de leur cap , un seul des deux bateaux fit

la correction , celui du Capitaine DUCOURNAU ) . La mort de TEXIER

causée par une volée de grenades provenant du chemin de ronde ,

puis le silence dans lequel les assaillants s' étaient tenus ,

avaient semé la confusion au sein de la garnison Allemande qui s'

était portée en masse à l' Est du Cap - Nègre .

Les hommes du Capitaine Paul DUCOURNAU , signèrent la première

victoire du débarquement . Ayant réussi à s' approcher

silencieusement de la batterie , ils déclenchèrent vers 01 H 00

( du matin ) l' assaut final qui allait réduire la garnison

Allemande .

 

 

 

 

 

 

Marcel Chanot participera plus particulièrement à la prise du fort de Mauvanne mau2

Les forces françaises disposent de 2 formations de commando Le Bataillon de Choc spécialisé dans les actions venant de la 3° dimension et le Groupement de Commandos d'Afrique qui est une unité spécialisée dans les assault venant de la mer et pouvant faire des raids profonds en territoire ennemi. Pour ce faire sa structure était différente du 1° Choc avec la dotation en matériel lourds et en véhicules ; un peu comme le LRDG anglais de la guerre du désert
Il fut créé le 25 juillet 1943, suite à la dissolution du Corps Franc d'Afrique. Il fut stationné au camp dé Staouéli, près d'Alger et était fort de 1200 hommes Sa devise "Sans Pitié ". Son premier engagement eut lieu lors d’un raid sur l'île de Pianosa qui permirent aux mau3français d’annihiler la garnison allemande de l'île le tout sans perte ; mais leur page de gloire eut lieu durant la nuit du 16 au 17 juin 1944lorsque ils enlevèrent le Mont Tombone, la côte 314 et le Mont Puncio sur l'île d'Elbe dans le but d'assurer la protection de la plage de Marina di Campo où le débarquement allié devait avoir lieu.
Ensuite il y eut le débarquement de Provence Le 14 août 1944 à 22 heures, les Commandos s'apprêtent à embarquer dans leurs " rubber coats" "et prennent pied sur la cote française à 0 h 30. au Rayol, Cap Nègre et Canadel. Le 15 août, la mission est remplie et la jonction est faite avec les troupes du Général O'Daniel, débarquées à Saint-Tropez et Cavalaire.
Ils s’illustrent par la prise de la Batterie de Mauvanne et continuent vers le nord est vers la vallée du Rhône
Apres une période de repos bien méritée il participe aux combats en Alsace et Lorraine et franchissent la frontière
allemande en Mars 1945 .Ils terminent la guerre sur le lac de Constance400 hommes sont tombes durant la Campagne

 

 

commandosIl y eu une vingtaine de morts en son sein , deux blessés chez les

hommes du Capitaine DUCOURNAU .

Ceux - ci n' avaient cependant pas détruit les fameux trois canons

de 155mm de la Kriegsmarine mais des pièces de campagne de 77mm qui

les remplaçaient car , quelques jours auparavant , les

bombardements aériens Américains les avaient démantelés ...

 

 

 

 

 

 

A la gare du Canadel , Madame SILVAN , qui faisait office de Chef

de gare , s' efforçait de rassurer sa fille Paulette . Avec les

deux femmes , il y avait le conducteur de train , Antoine PERGOLA et son fils Ange .

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Mon père ,5ème au dernier rang

 

 

Se coulant dans la nuit , le Lieutenant BLONDEAU et ses hommes n' étaient plus qu' à quelques mètres . S' approchant d' une fenêtre qu' illuminaient les sinistres rougeoiements du bombardement ,

Madame SILVAN avait entrevu des ombres . Très loin de soupçonner la vérité , elle était sûre qu' il s' agissait d' une patrouille Allemande . Et quand , au même moment , une voix avait crié " ouvrez ! " , elle n' avait pu s' empêcher de se dire : " Tiens , ils se mettent maintenant à parler en Français ! " . Antoine PERGOLA avait ouvert la porte que les coups de crosse menaçaient de faire éclater . Deux hommes , un grand , l' autre petit , " à la peau plus noire que blanche " , avaient fait irruption , mitraillette en avant . Abasourdi , n' en croyant pas ses oreilles , il avait endendu l' un deux dire : " On est l' Armée d' AFRIQUE , on débarque ... " Et l' autre avait ajouté : " nous devons absolument gagner LA MÔLE . Il faut que vous nous montriez la route ..." Remis sur le bon chemin , le troisième Commando , après un accrochage près du cimetière , avait franchi sans trop de mal les 12 Kilomètres les séparant du noeud routier , dont il devait s'

assurer le contrôle jusqu' à l' arrivée des premiers éléments Américains ...

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Publié dans famille

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F
<br /> bRAVO ....bravo....bravo pour le blog.ON suit ! a bientôt<br /> <br /> <br />
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